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Euralis forme ses administrateurs

Nicolas Roudier, du cabinet Christian Pousset Partners, commente quelques faits d'actualité qui se sont déroulés le mois précédent.PHOTOS : F. JACQUEMOUD

Depuis trois ans, les administrateurs d'Euralis suivent, chaque mois, une journée de formation pour comprendre l'évolution du monde et garder la main sur la coop.

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En ce matin de décembre, au siège d'Euralis, à Lescar (Pyrénées-Atlantiques), une dizaine d'administrateurs évoquent les derniers faits d'actualité qui les ont marqués. L'Afrique du Sud avec la mort de Nelson Mandela, l'Allemagne avec le triomphe d'Angela Merkel aux élections et l'annonce de la création d'un Smic, les manifestations en Ukraine où la coop possède un site de production de semences, la Bretagne et la révolte des bonnets rouges, mais aussi l'émission sur le foie gras diffusée sur France 5 deux jours avant, pour laquelle l'un des administrateurs, président du groupement des producteurs de palmipèdes, d'Euralis, avait été interviewé. Tous dénoncent le discours tenu par le journaliste et le choix des images retenues, écartant volontairement celles tournées dans une salle de gavage d'Euralis, modèle du genre pour son équipement et sa propreté. « C'est un désastre, on nous détruit dans ce reportage, confient les administrateurs. Et cela a aussi des conséquences sur les salariés de l'entreprise et les adhérents de la coop qui manifestent de l'inquiétude. »

Comprendre et contrôler

C'est notamment pour apprendre à gérer ce genre de situations difficiles, qu'Euralis organise, une fois par mois, des journées de formation destinées à ses administrateurs. « Il y a trois ans, nous avons reposé toute notre gouvernance sur la table, explique Christian Pèes, le président. Face à l'internationalisation de nos activités et au développement de notre groupe, nous devions préciser le rôle de nos administrateurs. Ce sont eux qui doivent définir la stratégie de la coop et dire où nous voulons aller, mais ils doivent aussi être en capacité de contrôler comment on y va. Nous prenions des décisions à partir de nos expériences de terrain, mais ce n'était pas suffisant pour être pertinent. Il fallait aussi se donner le moyen de comprendre ce qui se passait dans nos filiales et de les contrôler. C'est pourquoi, nous avons mis en place, avec un cabinet spécialisé, un programme soutenu de formations mensuelles pour les administrateurs. »

Ouverture sur le monde

Chaque mois, le cabinet Christian Pousset Partners anime ainsi une journée de travail qui commence toujours par un tour de l'actualité. Puis, un thème précis est développé par des spécialistes. Ces derniers mois, ont été abordés les accords entre l'Union européenne et les Etats-Unis, l'innovation, les ressources naturelles ou encore la Chine, le Brésil ou le modèle allemand. En décembre, le thème portait sur la coopération en Europe et le fonctionnement des instances européennes. Isabella Marinucci et Leonardo Pofferi, tous deux experts en poste à Bruxelles, ont permis de comprendre qui faisait quoi à Strasbourg et Bruxelles, comment étaient prises les décisions et l'importance des lobbies.

« L'après-midi, le travail porte ensuite davantage sur des éléments méthodologiques comme la prise de parole, l'animation d'un groupe de travail ou la relation au territoire, complète Pierre Pagès, vice-président d'Euralis. Chacun doit pouvoir s'approprier les messages que veut faire passer le groupe en général, et face à des événements particuliers. Il s'agit d'avoir une communication homogène. »

Dix jours de remplacement financés par mois

Quatre administrateurs ont aussi des responsabilités plus spécifiques dans quatre comités qu'ils président (rémunérations, éthique, examen des comptes et audit), et pour lesquels ils se forment également à d'autres moments. Enfin, tous les lundis, une « table ouverte » avec Christian Pèes permet aux administrateurs de faire un point sur l'actualité de la semaine. « Toutes ces opérations sont possibles car nous finançons, pour nos administrateurs, jusqu'à dix jours de remplacement chaque mois sur leur exploitation, poursuit le président. Il faut environ quatre à cinq ans pour qu'un administrateur commence à donner sa pleine mesure. C'est un véritable investissement pour les adhérents, mais c'est aussi une garantie pour que les agriculteurs gardent le pouvoir dans leur coopérative. »

Florence Jacquemoud

« Il faut environ quatre à cinq ans pour qu'un administrateur commence à donner sa pleine mesure », déclare Christian Pèes.

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